Le Mont-Blanc

Il y a bien longtemps déjà, je faisais les vendanges dans le Beaujolais. Un matin alors, je surpris au lointain un nuage qui ne voulait pas bouger. Bien sûr ce n'était pas un nuage, ... mais le Mont-Blanc en personne. Certes j'ai eu un moment d'hésitation (le raisin fraîchement coupé pouvait il faire effet avant même de fermenter ?), mais cela m'avait été confirmé : par temps très clair, le Mont Blanc est bien visible depuis le Beaujolais.

J'en restais là cependant, imaginant bien que je n'aurais pas l'opportunité de reproduire l'expérience.

Pourtant, c'est au cours d'une balade du côté de Rancy (Bresse) que je surpris de nouveau un nuage se prenant à faire du "sur place". Mais, cette fois, je disposais d'un équipement photographique plus complet. Aussi, je pouvais légitimement douter que les raisins des Monts Maconnais voisins puissent avoir de l'effet jusque sur les pixels de mon appareil photo, tout comme je pouvais légitimement douter qu'un nuage particulièrement artiste ait pu se figer en volant la forme du maître alpin.

Le constat aurait pu s'arrêter là, ...sauf que, en repartant de Tournus le lendemain, nous constations que le même nuage était toujours en place au lointain. Nous étions alors sur l'autoroute (!), à proximité de cette saillis au sortir de... Tournus ! Alors oui, je peux maintenant affirmer que le vacancier qui est en partance pour les Alpes peut déjà en apercevoir le maître plus de 200 km avant d'y parvenir, ce, sans même quitter l'autoroute !

Cela dit, un jour me suis hasardé à interroger Christine (ancienne Sénecéenne) : "Saviez-vous qu'on voit le Mont-Blanc depuis Tournus ?" Mais quelle question je n'avais pas posée là ! Elle s'est gaussée : "bien sûr qu'on le voit depuis Tournus, même qu'on le voit aussi depuis Lyon, Chalon, etc..." (Ciel ! Il faudra peut-être que je remonte un jour sur la tour Eiffel pour voir... ).

Depuis aussi, j'ai lu dans les annales de 1907 de la SAAST (Société des Amis des Arts et des Sciences de Tournus) : "Le site (Belné, au dessus de Tournus) est admirable. De la côte on découvre toute la plaine, et, au loin, la Bresse, au fond de laquelle se détachent la chaîne du Jura, puis derrière, les cîmes neigeuses des Alpes et le Mont Blanc". Diable ! D'ici à ce qu'un jour je trouve un guide sorti tout droit des imprimeries de l'ami Jules qui détaillerait tout le panorama du Mont Blanc vu depuis Tournus...

Certes je me doutais bien que je n'avais pas fait la découverte du siècle, mais ça ne fait rien, je suis bien heureux tout de même de vous proposer cette page, puisque, pour autant, il doit bien tout de même y en avoir qui ne savent pas !

Un petit croquis pour mieux comprendre le phénomène.

Comme on le voit, c'est bien possible techniquement. Mais, bien sûr, il faut une conjonction d'atouts pour en profiter. D'abord il ne faut pas qu'il n'y ait de brumes dans les parties basses (ce sur près de 200 kilomètres). Ensuite qu'il n'y ait pas le moindre nuage qui, sur cette distance, ne se hasarde à s'introduire sur la trajectoire. Pas gagné, n'est-ce-pas ! Pour autant tout n'est pas désespéré. Lorsque nous avons aperçu le Mont-Blanc depuis la Bresse, le temps était loin d'être exceptionnel. Il se trouve juste que les nuages étaient du bon côté.

Et enfin un petit zoom sur le "panorama" depuis Rancy (Bresse)